Dictionnaire philosophique de Voltaire
Voici quelques annotations faites au fil de la lecture du dictionnaire philosophique de Voltaire.
J’ai lu principalement le dictionnaire portatif, mais aussi quelques passages d’éditions plus étoffées.
Vous trouverez plusieurs versions scannées sur Google Livres ou sur la BNF : https://www.google.fr/books/edition/Dictionnaire_philosophique/waTw3ob1geUC?hl=fr&gbpv=1&printsec=frontcover
et des retranscriptions sur le web, par exemple : https://fr.wikisource.org/wiki/Dictionnaire_philosophique/Garnier_(1878) https://web.archive.org/web/20021208120340/http://www.voltaire-integral.com/00Table/table.htm#A
J’aime beaucoup ce Voltaire. Il est acide, ironique, parfois dérangeant, mais tellement agréable à lire. Bien sûr, tout n’est pas à prendre sans précaution, car comme écrivait Victor Hugo :
Voltaire a toujours l’ironie à sa gauche et sous sa main, comme les marquis de son temps ont toujours l’épée au côté. C’est fin, brillant, luisant, poli, joli, c’est monté en or, c’est garni de diamants, mais cela tue.
Cette œuvre peut paraitre surannée, touchant à des préoccupations du 18e siècle, pourtant, je la trouve moderne : les grandes questions de la foi, la défense de la tolérance, la moquerie de l’orgueil humain… tout ça est bien utile encore aujourd’hui.
Oui, certains arguments sont rendus obsolètes par l’avancée des sciences, mais la forme, le fond et la réflexion sont toujours vivants.
Et puis j’aime être dérangé dans mes croyances et dans mes convictions.
J’aime plonger dans l’air d’un siècle passé, soumis aux mœurs d’une société qui accoucha la nôtre.
Je vous partage donc quelques extraits :
Il est à croire que les Phéniciens, en communiquant leurs caractères aux Grecs, leur rendirent un grand service en les délivrant de l’embarras de l’écriture égyptiaque que Cécrops leur avait apportée d’Égypte: les Phéniciens, en qualité de négociants, rendaient tout aisé et les Égyptiens, en qualité d’interprètes des dieux, rendaient tout difficile.
Enfin l’alphabet fut l’origine de toutes les connaissances de l’homme et de toutes ses sottises.
Ce nom d’abbé, abbas en latin et en grec, abba en syrien et en chaldéen, vient de l’hébreu ab qui veut dire père. Les docteurs juifs prenaient ce titre par orgueil ; c’est pourquoi Jésus disait à ses disciples : N’appelez personne sur la terre votre père, car vous n’avez qu’un père qui est dans les cieux.
L’article “Abbaye” a dû faire grincer les dents du clergé romain. Il rappelle la contradiction entre leurs prétentions et le message de l’évangile qu’ils prétendaient défendre.
Charlemagne dans un écrit, où il rédige ce qu’il voulait proposer au parlement de 811, s’exprime ainsi : Nous voulons connaître les devoirs des ecclésiastiques afin de ne leur demander que ce qui leur est permis et qu’ils ne nous demandent que ce que nous devons accorder. Nous les prions de nous expliquer nettement ce qu’ils appellent quitter le monde et en quoi lon peut distinguer ceux qui le quittent de ceux qui y demeurent ; si c’est seulement en ce qu’ils ne portent point les armes et ne sont pas mariés publiquement, si celui-là a quitté le monde qui ne cesse tous les jours d’augmenter ses biens par toutes sortes de moyens en promettant le paradis et menaçant de l’enfer et employant le nom de Dieu ou de quelque saint pour persuader aux simples de se dépouiller de leurs biens et en priver leurs héritiers légitimes qui par là réduits à la pauvreté se croient ensuite les crimes permis comme le larcin et le pillage si c’est avoir quitté le monde que de suivre la passion d’acquérir jusqu’à corrompre par argent de faux témoins pour avoir le bien d’autrui et de chercher des avoués et des prévôts cruels intéressés et sans crainte de Dieu.
Constat, ô combien moderne ! Il me faudrait trouver des traductions commentées et des capitulaires de Charlemagne, cet extrait est tiré du Tome 7 des Conciles, p. 1184.
[Abus des mots] Dans les disputes sur la liberté, l’un a dans la tête la puissance d’agir, l’autre la puissance de vouloir, le dernier le désir d’exécuter ; ils courent tous trois, chacun dans son cercle, et ne se rencontrent jamais. Il en est de même dans les querelles sur la grace. Qui peut comprendre sa nature, ses opérations, et la suffisante qui ne suffit pas et l’efficace à laquelle on résiste.
Il convient de bien s’entendre, pour disputer correctement un sujet. Malheureusement, on préfère entrer en guerre directement.
On ne tarit point sur cet abus des mots. En histoire, en morale, en jurisprudence, en médecine, mais surtout en théologie, gardez-vous des équivoques.
Encore aujourd’hui l’équivoque est de mise, surtout en politique.
Le comte de Boulainvilliers, qui avait du goût pour Mahomet, a beau me vanter les Arabes, il ne peut empêcher que ce ne fût un peuple de brigands ; ils volaient avant Mahomet en adorant les étoiles ; ils volaient sous Mahomet au nom de Dieu. […] Les premiers musulmans furent animés par Mahomet de la rage de l’enthousiasme. Rien n’est plus terrible qu’un peuple, qui n’ayant rien à perdre, combat à la fois par esprit de rapine et de religion.
Ils [pirates d’Alger] sont cependant plus attachés à leur religion que nous à la nôtre, car jamais aucun Turc, aucun Arabe ne se fait chrétien, et ils ont chez eux mille renégats qui même les servent dans leurs expéditions.
[Almanach] Il faudrait faire dès à présent ce qu’on sera obligé de faire un jour, lorsque l’erreur devenue plus grande sera plus ridicule. Il en est ainsi de cent erreurs sensibles. Nos enfants les corrigeront, dit-on ; mais vos pères en disaient autant de vous. Pourquoi donc ne vous corrigez vous pas ?
[Âme] Que nous ont appris tous les philosophes anciens et modernes ? un enfant est plus sage qu’eux ; il ne pense pas à ce qu’il ne peut concevoir.
Il faut que je l’avoue, lorsque j’ai examiné l’infaillible Aristote, le docteur évangélique, le divin Platon, j’ai pris toutes ces épithètes pour des sobriquets. Je n’ai vu dans tous les philosophes qui ont parlé de l’ame humaine, que des aveugles pleins de témérité et de babil, qui s’efforcent de persuader qu’ils ont une vue d’aigle, et d’autres curieux et fous qui les croient sur leur parole, et qui s’imaginent aussi de voir quelque chose.
D’où l’avis actuel, et parfois justifié, que la philosophie n’est qu’une vaine dispute de mots, du blabla sans utilité pour la société. Il peut en être de même pour la théologie, les sciences sociales et autres études molles, non appuyées par l’expérience, ni légitimé par un intérêt manifeste.
[Locke] 1° Le mot d’âme est de ces mots que chacun prononce sans les entendre ; nous n’entendons que les choses dont nous avons une idée ; nous n’avons point d’idée d’âme, d’esprit : donc nous ne l’entendons point. 2° Il nous a donc plu d’appeler âme cette faculté de sentir et de penser, comme nous appelons vie la faculté de vivre, et volonté la faculté de vouloir.
Ces articles sur l’âme sont une critique régulière de la prétention des théologiens à vouloir sonder l’insondable. Bien sûr, cette critique peut s’étendre à bien d’autres disciplines où la prétention remplace l’honnêteté.
[Amitié] Aime ton prochain signifie secours ton prochain ; mais non pas jouis avec plaisir de sa conversation s’il est ennuyeux, confie-lui tes secrets s’il est un babillard, prête-lui ton argent s’il est un dissipateur.
Voilà une interpretation pleine de bon sens pour ce commandement du Christ.
Si tu réfléchis sur ces prééminences, tu diras avec le Comte de Rochefter : L’amour, dans un Pays d’Athées, ferait adorer la Divinité.
Cette réflexion sur l’Amour (on pourrait aussi parler de notre attirance pour l’art, la beauté etc… ) forme un argument à propos.
La religion mal entendu est une fièvre que la moindre occasion fait tourner en rage.
Voltaire prend ici des pincettes, aujourd’hui plusieurs agnostiques ou athées enlèveraient la première partie de cette sentence, sans vergogne.
En un mot, on connaît bien mal l’esprit humain si l’on ignore que le fanatisme rend la populace capable de tout.
Malheureusement, les preuves sont visibles chaque jour.
[Apocryphes] La vérité ne doit point souffrir des faux ornements qu’on a voulu lui donner.
Un pasteur écrivait, sur le trafic de la vérité, en ces termes :
La lumière aura-t-elle recours aux puissances des ténèbres pour se faire apercevoir ? Et n’est-ce pas toujours pécher contre le précepte de Salomon que de vendre la vérité fût-ce pour la vérité même ? Ne vendez pas la vérité.
[Catéchisme chinois] Quelle honte pour l’esprit humain que de petites nations pensent que la vérité n’est que pour elles et que le vaste empire de la Chine est livré à l’erreur ! L’Être éternel ne serait-il que le dieu de l’île Formose ou de l’ile Bornéo ? Abandonnerait-il le reste de l’univers ? Mon cher Cu-Su, il est le père de tous les hommes.
[…] J’obéirai humblement. Je crois que l’humilité est la modestie de l’âme, car la modestie extérieure n’est que de la civilité. L’humilité ne peut pas consister à se nier à soi-même la supériorité qu’on peut avoir acquise sur un autre. Un bon médecin ne peut se dissimuler qu’il en sait davantage que son malade en délire ; celui qui enseigne l’astronomie doit s’avouer qu’il est plus savant que ses disciples ; il ne peut s’empêcher de le croire, mais il ne doit pas s’en faire accroire.
La modestie ne doit pas être transformée en fausse humilité.
[Catéchisme du curé] Comment comptez-vous prêcher devant des gens de campagne ? THROTIME - Comme je prêcherais devant les rois. Je parlerai toujours de morale, et jamais de controverse. Dieu me préserve d’approfondir la grâce concomitante, la grâce efficace à laquelle on résiste, la suffisante qui ne suffit pas ; d’examiner si les anges qui mangèrent avec Abraham et avec Loth avaient un corps, ou s’ils firent semblant de manger. Il y a mille choses que mon auditoire n’entendrait pas, ni moi non plus. Je tâcherai de faire des gens de bien, et de l’être, mais je ne ferai point de théologiens, et je le serai le moins que je pourrai.
Les controverses sur l’âme et sur la grâce, sont les exemples favoris de Voltaire pour se moquer des prétentions et de l’orgueil des “savants”.
Mais, dans les disputes ecclésiastiques, quel parti prendrez-vous ? THROTIME - Aucun. On ne dispute jamais sur la vertu, parce qu’elle vient de Dieu : on se querelle sur des opinions qui viennent des hommes.
[Catéchisme du japonais] Mais les quekars [quakers] méritent une attention particulière. Ce sont les seuls convives que je n’aie jamais vus s’enivrer et jurer. Ils sont très difficiles à tromper, mais ils ne vous tromperont jamais. Il semble que la loi d’aimer son prochain comme soi-même n’ait été faite que pour ces gens-là.
Dans plusieurs livres, on trouve un éloge de ces quakers, mouvement religieux que je connais assez mal.
Mais les anciens n’y entendaient pas tant de finesse ; ils avaient des notions vagues, incertaines, contradictoires, sur tout ce qui tenait à la physique. On a fait des volumes immenses pour savoir ce qu’ils pensaient sur bien des questions de cette sorte. Quatre mots auraient suffi : ils ne pensaient pas.
L’auteur du Spectacle de la nature pourra dire à M. le chevalier, tant qu’il voudra, que Lactance et saint Chrysostome étaient de grands philosophes ; on lui répondra qu’ils étaient de grands saints, et qu’il n’est point du tout nécessaire, pour être un saint, d’être un bon astronome. On croira qu’ils sont au ciel, mais on avouera qu’on ne sait pas dans quelle partie du ciel précisément.
C’est un biais cognitif que de croire que ce qui nous vient de loin est plus sage : les remèdes de grande-mère, la philosophie antique … Ou que parce qu’un homme est grand dans un domaine, il est automatiquement légitime dans un autre.
[Dieu] Avant de recevoir vos instructions, il faut que je vous conte ce qui m’est arrivé un jour. Je venais de faire bâtir un cabinet au bout de mon jardin ; j’entendis une taupe qui raisonnait avec un hanneton : « Voilà une belle fabrique, disait la taupe ; il faut que ce soit une taupe bien puissante qui ait fait cet ouvrage. Vous vous moquez, dit le hanneton, c’est un hanneton tout plein de génie qui est l’architecte de ce bâtiment. » Depuis ce temps-là, j’ai résolu de ne jamais disputer.
D’où la nécessité de l’humilité lorsqu’on appréhende des sujets si vastes.
[Fanatisme] Il n’y a d’autre remède à cette maladie épidémique que l’esprit philosophique, qui, répandu de proche en proche, adoucit enfin les mœurs des hommes, et qui prévient les accès du mal : car, dès que ce mal fait des progrès, il faut fuir, et attendre que l’air soit purifié. Les lois et la religion ne suffisent pas contre la peste des âmes ; la religion, loin d’être pour elles un aliment salutaire, se tourne en poison dans les cerveaux infectés. Ces misérables ont sans cesse présent à l’esprit l’exemple d’Aod, qui assassine le roi Eglon ; de Judith, qui coupe la tête d’Holopherne en couchant avec lui ; de Samuel, qui hache en morceaux le roi Agag. Ils ne voient pas que ces exemples, qui sont respectables dans l’antiquité, sont abominables dans le temps présent ; ils puisent leurs fureurs dans la religion même qui les condamne.
Ainsi du plumage qu'il eut
Icare pervertit l'usage ;
Il le reçut pour son salut,
Il s'en servit pour son dommage .
(BERTAUD , évêque de Séez)
[Grâce] Que diraient-ils [Les anciens] s’ils entendaient parler de la grâce de santé selon saint Thomas, et de la grâce médicinale selon Cajetan ; de la grâce extérieure et intérieure, de la gratuite, de la sanctifiante, de l’actuelle, de l’habituelle, de la coopérante ; de l’efficace, qui quelquefois est sans effet ; de la suffisante, qui quelquefois ne suffit pas ; de la versatile et de la congrue ? En bonne foi, y comprendraient-ils plus que vous et moi ?
Il est plus simple d’user d’un mot faussement savant, que de dire “je ne comprends pas.”
Personne n’a jamais imaginé parmi nous que Dieu fût semblable à un maître insensé qui donne un pécule à un esclave, et refuse la nourriture à l’autre ; qui ordonne à un manchot de pétrir de la farine, à un muet de lui faire la lecture, à un cul-de-jatte d’être son courrier.
Me vient à l’esprit, les doctrines de la double prédestination…
Un Savoyard, un Bergamasque aura le lundi la grâce de faire dire une messe pour douze sous ; le mardi, il ira au cabaret, et la grâce lui manquera ; le mercredi, il aura une grâce coopérante qui le conduira à confesse, mais il n’aura point la grâce efficace de la contrition parfaite ; le jeudi, ce sera une grâce suffisante qui ne lui suffira point, comme on l’a déjà dit. Dieu travaillera continuellement dans la tête de ce Bergamasque, tantôt avec force, tantôt faiblement, et le reste de la terre ne lui sera de rien ! il ne daignera pas se mêler de l’intérieur des Indiens et des Chinois ! S’il vous reste un grain de raison, mes révérends pères, ne trouvez-vous pas ce système prodigieusement ridicule ?
C’est Marc-Aurèle qui parle, ce n’est pas moi : car Dieu, qui vous inspire, me fait la grâce de croire tout ce que vous dites, tout ce que vous avez dit, et tout ce que vous direz.
C’est un bouclier d’ironie dont use Voltaire pour se défendre contre les accusations du clergé.
[Guerre] Que deviennent et que m’importent l’humanité, la bienfaisance, la modestie, la tempérance, la douceur, la sagesse, la piété, tandis qu’une demi-livre de plomb tirée de six cents pas me fracasse le corps, et que je meurs à vingt ans dans des tourments inexprimables, au milieu de cinq ou six mille mourants, tandis que mes yeux, qui s’ouvrent pour la dernière fois, voient la ville, où je suis né, détruite par le fer et par la flamme, et que les derniers sons qu’entendent mes oreilles sont les cris des femmes et des enfants expirants sous des ruines, le tout pour les prétendus intérêts d’un homme que nous ne connaissons pas ?
Et c’est pourquoi la guerre est bien le plus terrible des maux que puisse connaitre un pays. Je pense, à ce propos, à un article du médecin Luc Perino : https://www.lemonde.fr/blog/expertiseclinique/2024/07/21/trilogie-des-miseres-sanitaires/
[Lois civiles et ecclésiastiques] Que toute loi soit claire, uniforme, et précise : l’interpréter, c’est presque toujours la corrompre.
Oh si nos gouvernements et nos hauts fonctionnaires pouvaient entendre cela. Cela me fait pense à une anecdote sur Mirabeau, citée par Victor Hugo sur Mirabeau :
Une autre fois, comme les procureurs de l’assemblée avaient barbouillé un texte de loi de leur mauvaise rédaction, Mirabeau se lève : « Je demande à faire quelques réflexions timides sur les convenances qu’il y aurait à ce que l’assemblée nationale de France parlât français, et même écrivît en français les lois qu’elle propose. »
[Matière] Heureusement, quelque système qu’on embrasse, aucun ne nuit à la morale : car qu’importe que la matière soit faite ou arrangée ? Dieu est également notre maitre absolu. Nous devons être également vertueux sur un chaos débrouillé ou sur un chaos créé de rien ; presqu’aucune de ces questions métaphysiques n’influe sur la conduite de la vie : il en est des disputes comme des vains discours qu’on tient à table chacun oublie après diner ce qu’il a dit, et va où son intérêt et son goût l’appellent.
Il y a de la sagesse, mais aussi du cynisme dans cette déclaration.
[Miracles] Ils font grand cas du passage de Lucien qui se trouve dans la mort de Peregrinus. « Quand un joueur de gobelets adroit se fait chrétien, il est sûr de faire fortune. »
Ô combien, il faut se méfier des guérisseurs, des rebouteux et autres faiseurs de miracles. Quand bien même, ils utilisent de nobles causes pour marchepieds.
[Résurrection] Donner des sens forcés à des passages clairs, c’est le sûr moyen de ne jamais s’entendre.
En voilà un abus classique de certains théologiens, exégètes ou critiques littéraires.
[Vertu] Mais quoi ! n’admettra-t-on de vertus que celles qui sont utiles au prochain ? Eh ! comment puis-je en admettre d’autres ? Nous vivons en société ; il n’y a donc de véritablement bon pour nous que ce qui fait le bien de la société. Un solitaire sera sobre, pieux ; il sera revêtu d’un cilice : eh bien, il sera saint ; mais je ne l’appellerai vertueux que quand il aura fait quelque acte de vertu dont les hommes auront profité.
C’est une belle conclusion, pour tout homme qui veut être droit et vertueux.